Lutter contre l’exploitation, le fascisme et le racisme
On le surnommait le Roi des vagabonds. En 1927, après la débâcle de la première guerre mondiale et en pleine montée du nazisme et du nationalisme, Gregor Gog mit sur pied la Confrérie internationale des vagabonds, destinée à aider les sans-abris, estimés à près de 500 000 dans la République allemande de Weimar. Il fut aussi le rédacteur en chef de Der Kunde — Le Trimardeur —, premier journal de rue en Europe, qui proposait à ses lecteurs des conseils pour subsister, des essais politiques et des dessins.
Partisan de la « grève générale à vie », Gregor Gog se voulait « l’accoucheur de l’homme nouveau qui sortira des guenilles, des poux et de la crasse ».
Une figure majeure de l’histoire politique et sociale du XXe siècle
Patrick Spät et Bea Davies, les auteurs, donnent la parole à cet homme hors du commun et mettent en lumière un moment d’histoire politique et sociale largement méconnu. Ils se concentrent sur une partie de la vie de Gog, entre 1910 et 1933, sous la république de Weimar.
Le récit, qui repose sur une solide documentation, respecte très largement la réalité historique : les auteurs ont, entre autres sources, consulté les archives personnelles de Gog.
En résonance avec les soubresauts de notre époque, cette adaptation littéraire, servie par un noir et blanc aussi élégant que puissant, brosse le portrait d’un homme au destin d’exception et en avance sur son temps.
Le Roi des vagabonds est une lecture enrichissante et enivrante, à méditer. Et, surtout, à ne plus oublier !